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La crise sanitaire n’a pas choqué le marché de l’immobilier de luxe

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Le réseau immobilier à grande échelle bien connu s’est bien maintenu l’an dernier. Ils ont même vu une augmentation des ventes dans diverses provinces. Malgré la crise du coronavirus, les personnes les plus riches achètent-elles toujours de l’immobilier de luxe ?

Bien au contraire, malgré la baisse du marché parisien, le marché est toujours stimulé par des clients capables de refléter rapidement leurs besoins. « Je continue encore à être étonné chaque jour, je me dis que c’est trop beau pour être vrai », reconnaît auprès de l’AFP Alexander Kraft, responsable de la filiale immobilière de la maison de luxe Sotheby’s.

Malgré la crise du Covid-19 et plusieurs verrouillages qui ont interrompu l’activité économique pendant plusieurs semaines, le chiffre d’affaires de la France a augmenté l’année dernière de plus de 5%. Cette situation est également satisfaisante pour les autres réseaux de l’immobilier de luxe. Il est un marché de niche sans définition précise, mais généralement intéressé par les maisons de plus d’un million d’euros.

Biarritz ou Deauville

Deux acteurs majeurs de l’industrie française, Barnes et Daniel Féau, ont tous deux fait état d’une baisse des ventes à Paris et d’une tendance des prix qui se sont stabilisés après des années de hausse, mais compte tenu de ce facteur, la baisse n’a pas été significative. Plusieurs réseaux ont également souligné que les ventes dans chaque province augmenteront. A Barnes, ils se sont envolés vers des destinations prisées des plus fortunés, comme Biarritz et Deauville, même si le réseau n’a pas révélé à quel point ces succès compensaient le déclin de Paris.

Selon les participants, deux raisons principales peuvent expliquer ce boom du marché en temps de crise. Tout d’abord, le confinement multiple, notamment le confinement très strict au printemps 2020, a créé de nouvelles aspirations. « Jamais les gens n’ont été enfermés comme ça et ça s’applique à tout le monde, même les gens les plus aisés qui ont des biens plus vastes: ils sont habitués à voyager et ont été forcés de rester sur place », explique Alexander Kraft. « C’est vraiment un phénomène psychologique, les gens sont frustrés et veulent un foyer plus confortable », insiste-t-il.

Ces observations font écho aux observations des grands réseaux du marché immobilier. Mais dans ce dernier cas, ils ne déclenchent pas nécessairement un mouvement d’achat à grande échelle. En revanche, chez les plus riches, ces souhaits sont parfois tellement urgents que les petits achats (qu’ils se chiffrent en millions d’euros) se font à distance sans que l’acheteur ou son représentant ne s’implique dans le logement. « Normalement, ces gens-là envoient au moins un assistant, mais là on a vraiment fait des ventes 100% virtuelles », s’étonne Alexander Kraft.

L’immobilier de luxe, une valeur refuge

Un autre moteur plus classique en temps de crise est que même si la bourse ne connaît pas une terrible année 2020, l’immobilier est toujours considéré comme un investissement sûr. « L’immobilier haut de gamme a vraiment été perçu comme une valeur refuge et une [option] alternative à des placements en or ou autres », a rapporté jeudi Thibault Saint-Vincent, président de Barnes, lors d’une conférence de presse.

Cependant, la crise sanitaire a créé de multiples obstacles, notamment les restrictions de voyage, qui ont changé le visage des clients généralement internationaux. « Les acquéreurs européens et surtout français – notamment en provenance du Royaume-Uni, en prévision du Brexit – se sont en grande partie substitués à notre clientèle internationale habituelle incapable de se déplacer », a remarqué dans un communiqué Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau.

Il est difficile de prévoir combien de temps les étrangers quitteront le marché français, et le développement de la crise sanitaire reste incertain et soulève des inquiétudes quant à la persistance des restrictions. Cependant, Alexander Kraft espère que, compte tenu de la manifestation d’intérêt actuelle, « une fois qu’on pourra vraiment voyager (…) il y a des fortes chances qu’il y ait une véritable vague quand les étrangers reviendront ».

 

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